Le Puy-en-Velay

Les moulins, les meules et la farine dans le Velay au XIXe siècle


Le 13/01/2023



Prochaine conférence : jeudi 19 janvier 2023 à 14 h 45 au Ciné Dyke, Le Puy-en-Velay

 

 

Les moulins, les meules et la farine dans le Velay au XIXe siècle,

 

par Alain Groisier, passionné de molinologie.

 

Aujourd’hui chacun de nous connait un parcours le long d’une magnifique rivière pour y pratiquer une activité : la pêche, la randonnée, la photographie, la baignade……. Mais beaucoup ne se souviennent plus qu’il y a un siècle et plus les moulins à eau jalonnaient par dizaines les rives des ruisseaux et des rivières.

Les rivières offraient aux hommes d’autrefois des ressources : du poisson pour se nourrir, du sable, des pierres, du bois pour les constructions et surtout la force de l’eau, l’énergie hydraulique.

Depuis le XIIe siècle les seigneurs laïques et ecclésiastiques ont commencé à construire des moulins à eau le long des cours d’eau partout dans le royaume afin de remplacer l’homme dans une tache répétitive et lente, moudre des céréales avec des meules à bras pour produire de la farine. Cette farine était destinée à la fabrication du pain qui était l’alimentation principale de l’homme jusqu’au début du XXe siècle. La farine plus grossière et le son nourrissaient les animaux domestiques. On venait donc d’inventer la première usine de l’humanité, un local et un moteur hydraulique pour moudre des céréales.

Ce moteur hydraulique à partir du XVIe siècle a été utilisé pour d’autres usages. Ainsi on a vu apparaitre des moulins à carder la laine, des moulins à chanvre, des moulins à fouler les draps et des moulins à scie dans les massifs forestiers. Prenons un exemple de rivière cheminant en partie sur la communauté d’agglomération du Puy en Velay.

La Sumène, cette rivière torrentielle nait dans les flancs ouest du massif du Meygal au-dessus du village de Monedeyres. Le premier tiers de son parcours est rejoint par des affluents provenant aussi des monts du Meygal. Celle-ci longue de 25 kilomètres, serpente au cœur des communes de Queyrières, Saint Julien Chapteuil, Saint Pierre Eynac, et sur les limites des communes de Blavozy, Saint Germain Laprade et de Chaspinhac. Elle offre des paysages variés de vallées profondes au pied des sucs et de petites plaines comme à Blavozy.

Dans notre étude, nous avons recensé 91 moulins, au début XIXe, depuis la source de la Sumène à 1250 m d’altitude jusqu’à sa confluence avec la Loire à Peyredeyres à 585m ainsi que sur ses petits affluents.

La création et le fonctionnement d’un moulin n’était pas une partie de plaisir à cause du relief et des conditions hydro climatiques. Nous rendons toujours hommage, dans nos conférences, à ces meuniers et meunières de jadis qui avec force et ténacité ont conquis les vallées profondes pour maîtriser l’eau, y construire des moulins et cultiver les moindres espaces. Par des chemins pentus, rocailleux, étroits et mal commode ils acheminaient, sans moyen technique comme aujourd’hui, les matériaux pour la construction : linteaux, jambages de portes, lauzes, meules de pierre de 1,5 tonne chacune et puis, après, les céréales à moudre.

Notre conférence portera sur divers aspects : archéologique, historique, archivistique, technique et architectural, environnemental, agricole, sociale et le déclin des petits moulins.

Les études molinologiques que nous réalisons, mes petits fils Lucas et Thomas Fialon  étudiants et moi sont regroupées sous l’entité Le Gouyard et la Plume qui est aussi le nom de notre site internet.